CCIABML-YEP MED Communaute Logistique
La CCIABML réunit la communauté logistique portuaire dans le cadre du projet européen YEP MED
La Chambre de Beyrouth et du Mont Liban a rassemblé les principaux acteurs de la communauté logistique portuaire libanaise le 11 mars dernier lors d’une réunion virtuelle durant laquelle les résultats de l’enquête menée par le projet YEP MED pour l’identification des besoins en compétences et les actions à venir ont été au cœur des discussions.
Dirigée par le directeur général de la Chambre Rabih Sabra, cette réunion a regroupé le consortium libanais de la logistique portuaire comprenant le port de Beyrouth ainsi que les entreprises, universités et organisations qui accompagneront la mise en œuvre des activités de formation dans YEP MED, en présence de la directrice du projet à la chambre Hana Nehme et le responsable de communication Dory Abou Saab.
Côté consortium, cette large rencontre a notamment réuni Marwan Kaaki directeur des affaires administratives au Port de Beyrouth, Sawsan Wazzan-Jabri membre du conseil de la Chambre de commerce et de l’ONG des jeunes orphelins, Marcel Hinain vice-président de l’Université Américaine de Technologie, Elie Zakhour président de la chambre internationale de navigation, Layal Darwish Karen Bellamy et Georges Chahine de Beirut Container Terminal Consortium, Oussama Ghneim UNESCO, Sami Khoury de Henri Heald &Co, Sami El Khatib de Adham Khatib Sons, Wissam Sayah et Yasmina Berjawi de DHL, Maher Al-Murda’a du Lebanese Forwards Syndicate, Ziad Zakhour de Uniship Group, Jasmin Rizk de EGR Consumer, Rami Semaan managing partner de TMS Consult et expert technique dans YEP MED et Roger Khayat, conseiller économique à la chambre.
Volet social de YEP MED
Dans son mot d’ouverture, Rabih Sabra s’est dit ravi du soutien apporté à YEP MED par le bord libanais présent durant cette rencontre. Il a annoncé que des accords de coopération seront signés entre la Chambre et les acteurs participants au projet dont l’objectif est de mettre en place une feuille de route pour implanter au mieux ce projet et accompagner les jeunes. « Une fois la réouverture des frontières européennes possible, d’autres accords pourront aussi être signés avec les autres pays participants », a poursuivi le directeur général. Il a aussi mis l’accent sur l’importance du secteur portuaire et maritime pour l’économie du pays. « C’est un secteur primordial pour l’économie et les formations proposées permettront surtout de préserver voir de protéger ce secteur et son essor en donnant envie aux jeunes sans emploi et sans formation (NEET) de se spécialiser dans un métier d’avenir », a-t-il expliqué. Ces formations permettront à ces jeunes hommes et femmes d’obtenir un diplôme reconnu par l’Union européenne leur donnant ainsi plus de chance d’avoir un emploi au Liban surtout en cette conjoncture de crises économique, politique, sanitaire et sociale aigues où le chômage a atteint des sommets.
C’était ensuite au tour de la directrice du projet YEP MED à la chambre de rappeler l’objectif du projet européen à savoir favoriser l’emploi des jeunes dans les ports de la Méditerranée. « C’est un projet européen cofinancé par l’Union Européenne à travers l’instrument européen de voisinage (IEV), et dirigé par L’Escola Europea-Intermodal Transport (Espagne). Avec la participation des autorités et académies portuaires de l’espace euro-méditerranéen dont l’Espagne, l’Italie, la France, la Tunisie, l’Égypte et la Jordanie, y compris la Chambre de commerce, d’industrie et d’agriculture de Beyrouth et du Mt-Liban, YEP MED ambitionne de renforcer le réseautage entre les différents pays et d’appuyer la formation et l’emploi des jeunes dans le bassin méditerranéen », a notamment expliqué Hana Nehme.
Pendant la phase de mise en œuvre du projet, les partenaires et associés du projet créeront des cours virtuels et organiseront des formations pour les formateurs et les stagiaires, tout en créant un réseau stable qui garantira la poursuite de la formation après la fin du projet, ainsi que l’égalité des chances pour les femmes et les jeunes dans les années à venir.
Rabih Sabra a par ailleurs insisté sur le volet social de YEP MED : « En tant que Chambre, on met tout en place pour qu’à l’avenir le Port de Beyrouth puisse développer ce projet et de manière pérenne ». Hana Nehme d’ajouter : « Les projets européens ont toujours une priorité qui est celle de réduire la pauvreté et l’inclusion économique et professionnelle des jeunes.
De son côté, le responsable de la communication du projet à la Chambre, Dory Abou Saab, a partagé avec les participants les résultats de l’enquête illustrant les écarts de compétences dans la logistique portuaire que le projet européen souhaite améliorer voire combler.
Réflexions et recommandations
Marcel Hinain, le vice-président des relations extérieures et du développement de l’Université Américaine de Technologie (AUT), a notamment indiqué qu’il est important de venir en aide aux sociétés privées du secteur qui sont en grande peine.
À ce sujet justement, Marwan Kaaki, manager au Port de Beyrouth (POB) a indiqué qu’«après l’apocalypse de l’explosion du 4 aout, le Port de Beyrouth a offert aux commerçants des réductions sur certains coûts durant 5 mois ».
« Le transport et la logistique est un secteur essentiel pour toutes les économies et quand il va mal, tout va mal ! Le contraire est une bonne santé pour l’économie » a déploré de son côté, Elie Zakhour, le président de la Chambre internationale de navigation en faisant référence bien sûr aux ravages de la double explosion du 4 aout 2020. Sur une note plus positive, il a toutefois remercié Dieu d’avoir préservé le Terminal des Containers et a appelé les dirigeants à agir pour sortir le pays de sa situation de crise.
Sawsan Wazzan-Jabri, membre du Conseil d’administration de l’ONG Dar Al Aytam a pour sa part salué le projet YEP MED qui est « entré dans chaque cœur » et qui « permettra de former sur les métiers portuaires les jeunes, dont ceux de l’association, qui n’ont pas eu la chance de poursuivre leurs études, pour un avenir meilleur. »
« Nous vous avons accompagné depuis le début du projet et nous sommes disposés à apporter toute aide et surtout pour la prochaine étape », a déclaré à son tour Layal Darwish DRH de la compagnie Beirut Container Terminal Consortium (BCTC). Georges Chahine a ajouté que les formations font partie de la culture de la compagnie depuis sa création.
« Ce projet est une occasion pour le secteur pour plus de solidarité » a ensuite défendu Rami Semaan managing partner de TMS Consult et expert technique dans YEP MED.
Marwan Kaaki, directeur des affaires administratives au Port de Beyrouth a rebondi en rappelant que : « Nous voulions faire du Port de Beyrouth un Hub de formation comme à Anvers et nous avions dès 2019 dédié un étage entier dans cet objectif mais l’explosion a malheureusement freiné ce projet, d’où l’importance que nous accordons à YEP MED sur ce plan ».
Quant à Oussama Ghneim de l’UNESCO, il a assuré du soutien à la mise en place des activités de YEP MED dans la formation des jeunes femmes et hommes aux métiers portuaires ce qui constitue un levier en faveur de leur employabilité dans le futur.
L’importance d’attirer le maximum de jeunes femmes à participer à ces formations en vue d’obtenir un emploi dans le secteur a été vivement souhaité par la majorité des acteurs présents sur Zoom.